Tassanee Alleau

À travers sa pratique, Tassanee Alleau, artiste plasticienne diplômée des Beaux-Arts de Tours et jeune chercheuse en histoire à l'université de la même ville, souhaite partager une recherche qui lui est chère : celle de ses origines et de ses racines. Née en 1991, au Cambodge, c'est en donnant, par le dessin et l'écriture, l'impression d'un souvenir fantôme, d'un Angkor lointain ou d'une carte génétique, d'une vie cellulaire oubliée et d'une explication à des dysfonctionnements du corps, qu'elle dessine la cartographie onirique, organique, physique, végétale et lunaire d'un corps-mémoire. Créer, pour elle, c’est… s’interroger sur la manière qu’a la mémoire de créer les souvenirs à la fois fragiles et éphémères et solidement ancrés et tenaces. Les dessins, la peinture, sur des supports tels que le bois, le tissu ou le papier, les travaux d’écriture, les travaux sonores, les photographies, suivent l'enchevêtrement de rhizomes, d’images et de symboles labyrinthiques, dont on n’a pas forcément conscience, mais qui reste « en nous », comme autant de vécus et de non vécus, visibles et invisibles : comme si d’autres vies nous avaient précédé-e-s. « Avoir l’impression », le « déjà vu », l’« inné (-xistence) » et l’acquis, autant de notions pour saisir le lieu inconnu, la terra incognita de nos origines. Végétal foisonnant, croissant, décroissant, le dessin se transforme sur la surface et s’enracine.